Analyse : Jérome Powell et l’impact des décisions de la FED sur l’économie mondiale

 

Le 1er mai a été choisi par la Réserve Fédérale des États-Unis pour annoncer sa troisième décision de politique monétaire de l’année. Cette date est dépourvue de significations particulières aux États-Unis, où la fête du Travail est célébrée au début du mois de septembre, contrairement à de nombreux pays européens. D’ailleurs, plusieurs importantes bourses européennes, telles que celles de Paris, Francfort, et Zurich, étaient fermées ce jour-là. Avant de plonger plus profondément dans les nuances de la politique monétaire américaine, faisons un bilan des performances boursières d’avril et du début de l’année 2024.

 

 

Pivot sur les taux

La FED et l’économie mondiale

 

Historiquement, avril est l’un des meilleurs mois pour les bourses, mais avril 2024 a marqué une exception. Le S&P 500 a reculé de plus de 4%, tandis que d’autres indices majeurs ont également affiché des baisses, excepté le FTSE britannique qui a progressé de 2,4%. Ces mouvements reflètent un ajustement des attentes liées aux taux d’intérêt américains, suite à une légère reprise inflationniste qui a défié les prévisions dominantes du marché.

Les résultats financiers solides des géants de la technologie ont toutefois atténué certains impacts négatifs sur les marchés. Le premier trimestre s’est globalement déroulé conformément aux attentes des analystes, avec une économie américaine robuste et des espoirs de baisse de taux en Europe. Cependant, l’incertitude persiste concernant la politique monétaire de la Fed, entretenue par le souvenir des erreurs des années 70 et par des signaux mitigés de la part de Jerome Powell. Bien qu’il ait indiqué que la prochaine action majeure serait probablement une réduction des taux, la Fed a aussi ralenti son resserrement quantitatif, suggérant un assouplissement monétaire qui a brièvement soutenu les indices américains avant de conclure la journée sur une note incertaine à Wall Street.

 

Les déclarations de Jerome Powell jouent un rôle prépondérant

 

Dans le paysage financier actuel, les déclarations de Jerome Powell, président de la Réserve fédérale des États-Unis (FED), continuent de jouer un rôle prépondérant sur les marchés globaux. En conséquence, sa récente prise de parole a suscité un mélange d’inquiétude et de soulagement, reflétant l’importance capitale de la politique monétaire américaine non seulement pour Wall Street, mais pour l’économie mondiale dans son ensemble.

 

L’influence de l’économie américaine

 

Les États-Unis maintiennent une position dominante dans l’économie mondiale. Malgré les prédictions récurrentes d’un « déclin de l’empire américain », les faits montrent que l’économie américaine continue à tenir une place dominante. Cette prééminence est d’autant plus visible dans la manière dont les ajustements des taux d’intérêt américains influencent les marchés boursiers internationaux, les taux d’intérêt à l’échelle mondiale, les taux de change, ainsi que les économies des pays développés et émergents.

Ce 1er mai 2024, toute l’attention était donc sur Jerome Powell, dans un contexte d’incertitude économique accrue. Bien que l’inflation aux États-Unis ait reculé, elle demeure supérieure aux attentes en raison de la robustesse de l’économie et de l’augmentation des salaires en période de plein emploi. Il y a quelques mois, les analystes envisageaient jusqu’à six baisses de taux pour 2024. Cependant, les attentes se sont modérées au début de l’année, avec désormais une prévision de peut-être une ou deux hausses de taux vers la fin de l’année.

Powell a indiqué que, bien que l’inflation devrait continuer à décroître, elle reste trop élevée pour envisager une baisse des taux dans l’immédiat. Toutefois, il a aussi exprimé sa conviction qu’il n’est pas problématique de maintenir des taux élevés plus longtemps que prévu, suggérant que les baisses de taux auront lieu, mais sans préciser quand.

 

La FED et l'économie mondiale

La FED et l’économie mondiale

 

 

Perspectives économiques pour la zone euro

 

En parallèle, la zone euro montre des signes de résilience, échappant de justesse à une récession. Le premier trimestre a vu une croissance de 0.3%, aidée par un rebond de l’Allemagne et une performance notable de l’Europe du Sud, notamment l’Espagne et le Portugal. Cette stabilité relative offre un contraste rassurant face à l’incertitude américaine.

Les marchés financiers et l’économie mondiale restent étroitement liés aux décisions de la FED. Alors que nous avançons vers l’été, les investisseurs garderont un œil attentif sur les signaux de la FED, tout en prenant en compte les dynamiques économiques en Europe et ailleurs jusqu’à la fin de l’année. Le rôle de la FED dans l’économie mondiale n’est pas à sous-estimer, et les décisions de Powell continueront à être un baromètre clé pour les marchés internationaux.

 

La possibilité d’une baisse des taux d’intérêt aux États-Unis avant la fin de l’année demeure une perspective plausible

 

Dans un contexte où l’inflation reste persistante, mais montre des signes de ralentissement, la possibilité d’une baisse des taux d’intérêt aux États-Unis avant la fin de l’année demeure une perspective plausible et même centrale selon nos convictions chez Centaure Investissements.

La politique monétaire de la Réserve Fédérale (Fed) est cruciale pour moduler l’économie en réaction à l’inflation. Avec une inflation qui, bien qu’en baisse, reste au-dessus de l’objectif souhaité de 2%, la Fed a manifesté une approche prudente. Toutefois, les signaux d’un ralentissement économique pourraient encourager la Fed à adopter une politique plus accommodante plus tôt que prévu.

Une baisse des taux d’intérêt pourrait être justifiée si plusieurs indicateurs clés, tels que le marché du travail ou les indices des prix à la consommation, montrent des signes de refroidissement plus marqués. Ces ajustements seraient destinés à stimuler l’investissement et la consommation en réduisant le coût du crédit pour les entreprises et les particuliers. Dans notre scénario central, nous envisageons cette baisse comme un levier pour maintenir l’élan de l’économie américaine, tout en contenant les risques de récession.

 

Impact sur les marchés actions

 

La perspective d’une baisse des taux est généralement favorable aux marchés actions. Les taux d’intérêt plus bas peuvent réduire le rendement des obligations, rendant les actions plus attrayantes en comparaison. De plus, les coûts d’emprunt inférieurs peuvent améliorer les bénéfices des entreprises et soutenir les investissements en capital.

Nous anticipons une accélération de la hausse des marchés d’actions à l’approche de la fin de l’année, en partie en réaction à une politique monétaire plus souple. Ainsi, un « ruissellement » vers les actions laissées de côté jusqu’à présent, telles que les small cap, les mid cap européennes ou l’immobilier coté par exemple devrait s’opérer. À ce titre, les secteurs particulièrement sensibles aux taux d’intérêt, tels que l’immobilier et la technologie, pourraient bénéficier de manière disproportionnée de ces changements. Par ailleurs, une amélioration du sentiment des investisseurs, anticipant un soutien continu de la Fed à l’économie, pourrait également propulser les indices boursiers à des sommets.

En somme, malgré une période d’incertitudes, notre scénario central reste celui d’une baisse prochaine des taux d’intérêt par la Fed, avec des effets bénéfiques attendus sur les marchés actions. Cette analyse s’appuie sur l’évaluation continue des données économiques et des déclarations de la Fed, soulignant notre engagement à fournir aux épargnants les insights les plus pertinents et à jour pour naviguer dans les marchés financiers.

 

 

La FED et l’économie mondiale

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