La dette publique française : quelles solutions pour résorber un défi structurel ?

 

La dette publique française est un sujet qui ne cesse de susciter débats et controverses, notamment dans le secteur de la gestion de patrimoine. Lors du salon Patrimonia 2024, organisé les 25 et 26 septembre à Lyon, la question de la dette a été au cœur des discussions. La conférence d’ouverture, intitulée « Dette publique/privée et niveaux de risques sur les marchés financiers », a permis à plusieurs économistes de faire part de leurs analyses sur la situation actuelle de la dette en France et de proposer des pistes pour remédier à cet enjeu. Revenons sur les principales idées évoquées.

 

Dette publique

Dette publique française : quelles solutions ?

 

 

Un état des lieux préoccupant de la dette française

 

La dette publique française s’élève aujourd’hui à un niveau alarmant, atteignant 3 228,4 milliards d’euros, soit 112 % du PIB. Et cette dette française est d’autant plus inquiétante qu’elle se greffe à un déficit public qui pourrait se rapprocher des 7 % du PIB en 2024. Cela, alors que l’ancien Ministre de l’économie, Bruno Le Maire annonçait 5,1 % en quittant Bercy.

Sylvain Broyer, chef économiste pour l’Europe chez Standard & Poor’s, a notamment souligné que cette situation a conduit à une dégradation de la note de la France. Selon lui, le pays est loin des standards européens, et notamment de celui de l’Allemagne, qui affiche une meilleure maîtrise de ses finances publiques. Ainsi, en regardant vers des exemples internationaux, comme celui de la Suède, il est possible de constater que la réduction de la dette n’est pas hors de portée, mais qu’elle exige des réformes structurelles profondes, du courage politique et une discipline fiscale rigoureuse.

 

L’exemple suédois : une piste pour la France ?

 

La Suède a réussi à diviser sa dette par deux en moins de 15 ans, en s’appuyant sur une combinaison de réduction des dépenses publiques et de renforcement de la croissance économique. Sylvain Broyer rappelle que ce type de consolidation budgétaire repose sur des institutions crédibles et des mécanismes de contrôle rigoureux des dépenses. L’un des leviers majeurs de cette réussite réside dans la trajectoire à moyen terme fixée pour les finances publiques, ainsi que la limitation des dérapages budgétaires.

 

Faut-il augmenter les impôts ou réduire les dépenses ?

 

Ce dilemme a fait l’objet de vifs débats. Certains économistes estiment qu’il est impératif de baisser les dépenses publiques pour atteindre l’objectif européen de stabilisation du déficit à 2,8 % du PIB. Cela implique une réduction annuelle de 15 milliards d’euros du déficit, notamment en ajustant les retraites ou en gelant certains salaires de la fonction publique. Toutefois, d’autres voix, comme celle d’Anne-Laure Delatte, économiste et chercheuse au CNRS, plaident pour une révision du système fiscal, en particulier pour les ménages les plus riches, dont la contribution fiscale reste faible en proportion de leur patrimoine.

 

 

Dette publique française : quelles solutions ?

Dette publique française : quelles solutions ?

 

 

Les enjeux de la fiscalité française

 

Le système fiscal français est l’un des plus progressifs au monde. Toutefois, une partie des ménages les plus aisés échappe à une taxation proportionnelle à leurs revenus. Anne-Laure Delatte a ainsi suggéré d’augmenter la pression fiscale sur ces ménages, notamment via une révision de la fiscalité patrimoniale. Une taxe de 2 % sur le patrimoine des 38 000 familles les plus riches pourrait, selon elle, permettre de générer des recettes fiscales importantes sans pour autant nuire à la croissance économique. néanmoins, cela n’aurait aucun impact sur les dysfonctionnement des services publics qui ne sont pas la la hauteur des attentes des contribuables, loin de là.

 

Le choc énergétique et l’impact de la guerre en Ukraine

 

Le contexte géopolitique actuel complique la situation. Valérie Plagnol, économiste et ancienne membre du Haut Conseil des finances publiques, a rappelé l’impact du conflit en Ukraine sur les finances publiques françaises. Le bouclier tarifaire énergétique mis en place par le gouvernement, sans le moindre discernement, pour protéger les ménages face à la flambée des prix a lourdement pesé sur la dette. Toutefois, elle rappelle que ces mesures étaient nécessaires pour éviter une crise énergétique en France, dans un contexte où la production nucléaire a également été affectée.

 

La TVA : un impôt à réévaluer ?

 

Olivier Babeau, professeur à l’université de Bordeaux, propose quant à lui une solution différente : augmenter la TVA. Cet impôt, souvent critiqué comme étant injuste, est selon lui sous-utilisé en France. Il affirme que, grâce aux taux réduits qui s’appliquent aux produits de première nécessité, l’augmentation de la TVA pourrait ne pas affecter de manière significative les ménages les plus modestes, tout en générant des recettes fiscales supplémentaires. Cette piste pourrait potentiellement permettre de baisser l’impôt sur le revenu et l’impôt des société pour augmenter la consommation des ménages et la productivité des entreprises. En somme, Comme l’explique souvent Marc Touati, cela pourrait être relativement vertueux et très efficace, en accompagnant cette mesure d’un renforcement de la lutte contre la fraude fiscale et la fraude sociale.

 

Une solution combinée pour la dette

 

L’ensemble des intervenants s’accordent sur un point : il n’existe pas de solution unique pour résorber la dette publique française. Une combinaison de mesures, incluant une révision de la fiscalité, des réformes structurelles et une gestion rigoureuse des dépenses publiques, semble être la voie à suivre. Il est essentiel que la France améliore sa compétitivité et relance la croissance, tout en assurant une justice fiscale pour éviter de creuser les inégalités sociales.

 

Conclusion

La dette publique française constitue un défi majeur pour les années à venir et soulève de nombreuses incertitudes. Le débat soulevé lors de Patrimonia 2024 a mis en lumière la complexité de cette question, ainsi que les différentes options envisageables pour la résoudre. Pour les conseillers en gestion de patrimoine, ce sujet est d’une importance capitale, car il influence directement la stratégie d’investissement et la planification financière de leurs clients. La prudence et la diversification demeurent des principes clés face à ces incertitudes économiques.

 

Déficit hors de contrôle, incompétence, dissimulation : la confiance des Français ébranlée

 

Aujourd’hui, plusieurs question se posent face à cette situation que nos institutions semblent découvrir. Comment, avec une armée de fonctionnaires et de hauts fonctionnaires, l’État peut-il se tromper aussi spectaculairement sur ses propres finances ? Quand chaque contribuable est surveillé de près, pénalisé au moindre retard ou à la moindre erreur involontaire dans ses déclarations, il est difficile de comprendre pourquoi l’État lui-même semble incapable de suivre ses propres dépenses publiques avec rigueur. Est-ce de l’incompétence ou une volonté délibérée de dissimuler la réalité ? Voilà la question qui se pose et, dans les deux cas, la situation est tout simplement impardonnable.

Le premier problème réside dans cette incapacité flagrante à prévoir et suivre notre déficit. Comment peut-on annoncer un chiffre de 5,1% pour ensuite ajuster, quelques semaines plus tard, à un probable 6% voire plus – sans même avoir de certitudes ? Ce n’est pas un écart mineur, mais une dérive colossale qui laisse perplexe. Cette « découverte » soudaine de la gravité de notre situation financière, souvent par un nouveau gouvernement en quelques jours, soulève des doutes légitimes. Que faisait-on pendant des mois ? Comment cette réalité alarmante a-t-elle échappé à tous les radars officiels ? Le manque de transparence et d’anticipation est choquant et inacceptable. D’autant plus avec un président annoncé comme « Mozart de l’économie » aux manettes.

 

6%, ce n’est pas un chiffre anodin

 

Le deuxième problème, et peut-être le plus préoccupant, est le déficit lui-même. Nous voilà aujourd’hui face à un déficit qui flirte dangereusement avec les 6%, loin des prévisions optimistes que le ministre Bruno Le Maire défendait encore récemment à l’Europe. Il promettait que nous serions en bonne voie pour atteindre les 3% d’ici trois ans. Aujourd’hui, non seulement cet objectif semble hors de portée, mais la situation pourrait même empirer.

Et ces 6%, ce n’est pas un chiffre anodin. Il devient colossal quand on le compare à notre croissance. Si au moins ce déficit produisait une forte croissance, il y aurait une excuse, une justification économique. Mais non, nous sommes face à un paradoxe révoltant : 6% de déficit pour à peine 1% de croissance. Même cet infime rebond, stimulé en partie par les Jeux Olympiques, est loin de compenser les milliards dépensés. Cela signifie qu’une grande partie de cet argent a été gaspillée, sans impact réel sur notre économie. C’est aberrant, hallucinant, et profondément déprimant.

En fin de compte, ce n’est plus simplement une question de réajuster les comptes. C’est une question de confiance. Confiance envers nos institutions, confiance envers ceux qui nous gouvernent, et confiance dans l’avenir économique de notre pays. Il est grand temps d’exiger plus de clarté, de transparence et de responsabilité. Parce qu’au final, ce sont les Français qui payent la facture – et ils méritent bien mieux que des explications vagues et des promesses creuses.

Au-delà de ces analyses, les craintes concernant l’épargne des Français promettent de beaux jour à l’assurance-vie de droit Luxembourgeois !

 

Garantie du grand duchée

 

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