Trump 2.0, on y est ! – Que peut-on attendre de la nouvelle administration ?

 

La nouvelle administration américaine marque le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, et les conséquences économiques de cette élection s’annoncent majeures. Avec une prévision de croissance économique de 2,3 % pour 2025, supérieure au consensus actuel de 2,1 %, l’économie américaine affiche une dynamique solide. Ce regain de confiance est porté par l’optimisme des entreprises, notamment des PME, et une hausse continue des indices boursiers. Cette conjoncture favorable stimulera la consommation à court terme, mais certaines incertitudes persistent.

Trump 2.0 - Que peut-on attendre de la nouvelle administration ?

 

Mesures fiscales et inflation : un équilibre fragile

 

Parmi les dossiers épineux, les mesures fiscales annoncées pourraient générer des tensions sur le déficit public et l’inflation. Avec une augmentation des salaires de près de 4 %, ramener l’inflation à l’objectif de 2 % sera un défi de taille. Si des politiques expansionnistes ou des droits de douane étaient adoptés, ces derniers risquent de renforcer les pressions inflationnistes dans un contexte de demande élevée.

Par ailleurs, la hausse potentielle des taux d’intérêt pourrait réduire les marges de manœuvre économiques. La coordination entre la politique monétaire de la Fed et la politique budgétaire de l’administration sera donc capital pour préserver l’équilibre économique.

 

La déréglementation : un levier de croissance ?

 

La politique de déréglementation promue par Donald Trump pourrait bénéficier à certains secteurs comme l’énergie et les services financiers. En facilitant l’accès au capital, en allégeant les contraintes administratives et en levant des restrictions environnementales, cette approche pourrait booster l’investissement et la production dans ces secteurs. L’énergie fossile, notamment, pourrait bénéficier d’une réduction des régulations environnementales, redonnant un souffle aux producteurs locaux et attirant des investissements étrangers.

Cependant, une telle stratégie n’est pas sans risques. Une réduction excessive des normes environnementales pourrait accentuer les effets du changement climatique, suscitant des critiques tant internes qu’internationales. De plus, la concentration des avantages sur certains secteurs pourrait accroître les inégalités économiques, rendant la croissance moins inclusive. L’absence d’équilibre pourrait dégrader la perception de l’administration sur le plan national et mondial.

En parallèle, les débats sur l’immigration et la réduction de l’offre de main-d’œuvre soulèvent des interrogations majeures. Un durcissement des politiques migratoires pourrait limiter la disponibilité de main-d’œuvre dans certains secteurs essentiels comme l’agriculture, la construction ou la santé, exacerbant les tensions sur le marché de l’emploi. Cette situation pourrait aussi nuire à l’innovation, souvent portée par des talents venus de l’étranger, et réduire la compétitivité globale des entreprises américaines.

Ces choix politiques, bien qu’ambitieux, devront donc être calibrés avec précision pour éviter des conséquences à moyen et long terme sur l’économie américaine.

 

Et l’Europe dans tout cela ?

 

Alors que l’économie américaine se projette vers une croissance robuste, l’Europe reste timide avec une prévision de 0,9 % pour 2025. Cette lente reprise s’explique en partie par les incertitudes politiques qui persistent dans des économies majeures comme l’Allemagne et la France. Ces incertitudes freinent les investissements, pesant directement sur la consommation et la croissance économique.

Pour contrer cette dynamique molle, la Banque centrale européenne (BCE) dispose d’une certaine marge de manœuvre. Une réduction des taux directeurs pourrait stimuler l’activité économique à court terme en facilitant l’accès au crédit pour les entreprises et les ménages. Cependant, une politique monétaire trop accommodante comporte également des risques, notamment celui d’alimenter des bulles financières ou de fragiliser le secteur bancaire.

Dans ce contexte, l’Europe devra résoudre ses problèmes structurels pour soutenir une croissance durable. L’insuffisance des investissements dans les secteurs stratégiques, comme la transition énergétique ou la numérisation, maintient un écart croissant avec les États-Unis et la Chine. Sans des réformes ambitieuses, structurelles et des politiques de soutien ciblées, le continent risque de rester en retrait sur la scène économique mondiale.

 

Quid de la situation géopolitique

Un autre élément à surveiller est la situation géopolitique. Un accord de paix entre la Russie et l’Ukraine apaiserait les tensions économiques, notamment via une baisse des prix de l’énergie. Une stabilisation dans cette région pourrait non seulement réduire la pression sur les coûts énergétiques pour les ménages et les entreprises européennes, mais également renforcer la confiance des investisseurs internationaux. Les exportations pourraient retrouver un nouvel élan, notamment dans les secteurs industriels et agricoles durement touchés par les sanctions et les contre-sanctions. Toutefois, cet accord nécessitera des engagements diplomatiques significatifs, et sa mise en œuvre devra être accompagnée de garanties solides pour assurer une paix durable. Sans cela, les gains économiques risquent de rester limités, et l’Europe pourrait continuer à subir les conséquences des tensions géopolitiques prolongées.

 

La Chine : entre défis internes et tensions commerciales

 

Avec une prévision de croissance de 4,7 % pour 2025, la Chine demeure un acteur clé de l’économie mondiale. Toutefois, elle doit surmonter plusieurs obstacles, notamment la stabilisation du marché immobilier et la relance de la consommation des ménages. L’administration chinoise prévoit des politiques fiscales expansionnistes pour stimuler la croissance.

L’élection de Donald Trump pourrait intensifier les tensions commerciales, incitant la Chine à accélérer ses réformes domestiques. Le pays poursuit également sa stratégie d’autonomie économique en se réorientant vers le marché intérieur. Cette approche vise à réduire sa dépendance aux exportations et à stimuler les secteurs à forte valeur ajoutée, comme les technologies vertes et la numérisation. Cependant, restaurer la confiance des ménages et des entreprises reste une priorité absolue. La Chine devra également relever le défi de la dette des collectivités locales, qui pourrait peser sur sa capacité à financer des projets stratégiques. L’équilibre entre réformes internes et gestion des tensions internationales sera déterminant pour la stabilité à moyen terme.

L’Inde : un rival en devenir

 

L’Inde continue d’être une économie fascinante, avec une prévision de croissance solide pour 2025. Dotée d’une population jeune et d’ingénieurs hautement qualifiés, elle offre un potentiel unique. Toutefois, des défis structurels tels que des infrastructures inégales et une administration complexe freinent son développement.

Pour devenir un concurrent sérieux des États-Unis et de la Chine, l’Inde devra adopter des réformes ambitieuses. Ses relations internationales seront également déterminantes, notamment avec les États-Unis, où son poids croissant pourrait provoquer des frictions.

 

Perspectives mondiales pour 2025

 

Malgré les incertitudes, la croissance mondiale devrait atteindre 3,2 %, supérieure au consensus de 3 %. Les États-Unis et la Chine resteront les moteurs principaux, tandis que l’Europe devra multiplier les efforts pour ne pas rester en retrait. L’Afrique, l’Inde et le Brésil représentent également des zones de croissance prometteuses, à l’instar du Japon et de l’Argentine, nos deux laboratoires économiques mondiaux, bien que leurs trajectoires soient hétérogènes. L’Afrique, notamment, continue d’attirer des investisseurs grâce à son potentiel démographique et ses ressources naturelles, mais elle reste confrontée à des défis tels que la stabilité politique et l’amélioration des infrastructures.

L’Inde, avec ses réformes économiques progressives et sa population jeune, maintient une dynamique de croissance forte, tandis que le Brésil mise sur ses ressources naturelles et une diversification progressive de son économie pour attirer des capitaux étrangers.

La gestion des tensions géopolitiques jouera un rôle déterminant. Un apaisement des conflits, notamment en Ukraine et en Asie-Pacifique, pourrait offrir un soutien supplémentaire à l’économie mondiale. La stabilité dans ces régions permettrait de libérer des ressources et de réorienter les efforts vers des projets économiques et sociaux plus productifs, renforçant ainsi la confiance des acteurs économiques à l’échelle mondiale.

 

Conclusion : vigilance et opportunités

 

Les acteurs financiers et les épargnants doivent naviguer dans un environnement économique complexe, où chaque évolution crée des opportunités. L’économie est une science vivante, en mouvement constant. Il est donc essentiel de rester proactif et d’identifier aujourd’hui les tendances de long terme telles que le développement de l’IA, de la robotique, de l’eau, de l’énergie, et de tous les écosystèmes concernés directement ou indirectement par ces secteurs. Cela inclut non seulement les technologies de pointe, mais également les infrastructures, les chaînes d’approvisionnement et les services associés qui soutiennent ces industries émergentes.

Une approche stratégique permettra de capter les dynamiques économiques favorables tout en minimisant les risques associés à l’incertitude. L’analyse régulière des tendances et des cycles économiques permet aux investisseurs et aux épargnants de prendre des décisions éclairées, tout en restant flexibles face aux éventuels retournements de situation.

Cependant, il est important de noter que Donald Trump ne dispose peut-être pas d’une marge de manœuvre aussi large qu’il le souhaiterait. Par exemple, l’instauration de nouveaux droits de douane pourrait aggraver les pressions inflationnistes, retardant ainsi la baisse des taux d’intérêt tant attendue. Ces choix devront être pesés avec soin pour éviter de compromettre la reprise économique mondiale et les équilibres financiers déjà fragiles.

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