Depuis le début de l’année, les actions européennes surperforment les actions américaines. Ce phénomène est une anomalie. Historiquement, la performance des marchés des deux continents était corrélée, sauf en période de crise majeure. La dette souveraine en zone euro et les politiques d’austérité des années 2010 avaient déjà plongé les actions européennes dans une stagnation comparable à celle des marchés émergents. Depuis, il valait mieux détenir des actions américaines, en particulier celles du secteur technologique, pour voir son capital fructifier.
Mais en 2025, le vent tourne. Les actions américaines souffrent, notamment en raison des tensions commerciales et des incertitudes économiques. Faut-il pour autant s’en détourner ?

Actions américaines : Quelles perspectives ?
Un contexte incertain : entre volatilité et tensions économiques
Les États-Unis traversent une phase de turbulences. L’administration Trump a intensifié la guerre commerciale, alimentant les craintes des investisseurs. La Bourse américaine en fait les frais, avec un indice S&P 500 en recul de 5,2 % depuis le début de l’année. Cette nervosité se traduit également par un bond spectaculaire du VIX, souvent considéré comme l’« indice de la peur », qui a progressé de 64,5 % en un mois.
Les marchés des changes reflètent également cette instabilité. La paire EUR/USD, habituellement relativement stable, a connu des variations exceptionnelles, fluctuant sur une amplitude de 500 points en une semaine, contre 50 à 100 points en temps normal. Cette volatilité excessive illustre l’incertitude qui pèse sur les investisseurs.
En parallèle, les attentes d’inflation aux États-Unis augmentent sensiblement. Cette tendance pourrait contraindre la Réserve fédérale à ralentir la baisse des taux, ce qui freinerait encore davantage la dynamique boursière américaine.
Les actions européennes en meilleure posture
Alors que Wall Street vacille, l’Europe attire les investisseurs. Plusieurs éléments contribuent à cette embellie. L’inflation diminue progressivement, redonnant du pouvoir d’achat aux ménages et améliorant les marges des entreprises. L’Allemagne amorce une relance économique, ce qui renforce la confiance dans la zone euro.
Les États européens mettent également en place des plans de réarmement ambitieux, stimulants pour l’industrie, tandis que le secteur manufacturier montre des signes d’amélioration après des années de contraction. Ces éléments nourrissent l’optimisme autour des actions européennes et expliquent en partie leur surperformance récente.
Mais cette tendance est-elle durable ou simplement conjoncturelle ?
Faut-il fuir les actions américaines ?
Malgré la situation actuelle, il serait risqué d’exclure les actions américaines de son portefeuille. Elles restent un élément central de toute allocation d’actifs. Les entreprises technologiques, comme Microsoft, Nvidia ou Apple, conservent leur position de domination sur leurs secteurs respectifs. Ces géants sont incontournables pour capter la croissance à long terme, notamment dans l’intelligence artificielle et les semi-conducteurs.
L’écart de productivité entre les États-Unis et l’Europe illustre cette supériorité. Selon une étude récente du FMI, les entreprises technologiques américaines ont vu leur productivité augmenter de 40 % sur les vingt dernières années, alors que celle des entreprises européennes est restée atone. L’investissement en recherche et développement y est également bien plus conséquent, atteignant 12 % du chiffre d’affaires des sociétés américaines, contre seulement 3 à 4 % pour leurs homologues européennes.
Ces différences fondamentales expliquent pourquoi, malgré les turbulences actuelles, le marché américain reste un pilier des stratégies d’investissement. Une fois les tensions commerciales apaisées, les investisseurs reviendront sur ces actifs, d’autant plus que les valorisations sont aujourd’hui légèrement décotées par rapport à leur moyenne historique.
Comment investir en période d’incertitude ?
Dans un contexte aussi volatil, les investisseurs doivent adopter une approche prudente et diversifiée. L’élargissement de l’allocation à d’autres classes d’actifs, comme les obligations ou le private equity, peut apporter une protection efficace contre les fluctuations des marchés actions.
Par ailleurs, les stratégies long-short permettent de tirer parti des mouvements haussiers et baissiers, offrant ainsi une certaine stabilité dans des périodes de forte volatilité. Miser sur des entreprises ou des fonds solides, bien positionnées sur des marchés porteurs, reste une approche pertinente. Microsoft, Nvidia et Apple, en raison de leur position dominante et de leurs perspectives de croissance, apparaissent comme des valeurs refuges pour les investisseurs de long terme.
L’histoire l’a montré : les corrections de marché sont souvent suivies de phases de rebond. Les actions américaines et particulièrement les nouvelles technologies et l’IA, conservent un fort potentiel attractif et devraient rester un élément clé de toute stratégie d’investissement bien construite.
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🔹 Disclaimer : Cet article ne constitue pas un conseil en investissement. Les performances passées ne garantissent pas les performances futures.