Depuis l’accession de Donald Trump à la présidence des États-Unis, la politique commerciale américaine a pris un tournant protectionniste. La menace d’une guerre commerciale mondiale a plané sur les marchés financiers, mais une analyse plus approfondie montre que cette escalade reste avant tout un jeu de négociation.
La guerre commerciale n’aura pas lieu !
Donald Trump a toujours fait de la défense des intérêts économiques américains une priorité. Son approche repose sur un principe simple : utiliser les droits de douane comme un levier de négociation. Le 4 février, cette stratégie a été mise en œuvre de manière concrète, provoquant une secousse sur les marchés financiers. Les premières mesures annoncées concernent le Canada et le Mexique avec une taxe de 25 % sur une large partie des importations, 10 % sur les produits énergétiques canadiens et 10 % sur les importations chinoises. L’Europe pourrait être la prochaine cible. Trump est conscient que ces mesures auront des conséquences économiques, notamment une baisse potentielle de 1 % du PIB américain et une hausse de l’inflation. Toutefois, selon lui, le jeu en vaut la chandelle si cela permet d’obtenir de meilleures conditions commerciales.
L’annonce de ces tarifs douaniers a entraîné une réaction en chaîne. Les indices boursiers américains ont chuté de plus de 2 % en pré-ouverture. Les bourses asiatiques, notamment chinoise et japonaise, ont également reculé. Le dollar canadien et le peso mexicain se sont dépréciés, tandis que le dollar américain s’est renforcé. L’euro s’est ajusté autour de 1,02 $. Cette volatilité révèle l’incertitude des investisseurs face à une escalade commerciale. Cependant, l’histoire récente montre que Trump utilise cette stratégie pour provoquer une réaction et négocier de nouveaux accords plus favorables aux États-Unis.
L’objectif de Trump n’est pas d’entrer dans une guerre commerciale prolongée.
En réalité, chaque offensive est conçue pour créer une pression maximale avant d’obtenir un compromis. Cette approche, inspirée de son livre The Art of the Deal, a déjà porté ses fruits avec le Canada et le Mexique. Quelques heures après l’annonce des droits de douane, ceux-ci ont été suspendus pour un mois. En échange, le Mexique s’est engagé à renforcer le contrôle de ses frontières et le Canada à lutter contre le crime organisé et la distribution de fentanyl. Ce scénario semble se reproduire avec la Chine, qui a riposté en imposant des droits de douane de 10 à 15 % sur des importations américaines clés, comme le gaz naturel liquéfié, le charbon, le pétrole et les équipements agricoles. Par ailleurs, une enquête sur les pratiques de Google a été lancée. Le face-à-face entre Trump et Xi Jinping ressemble à un western moderne : chacun dégaine ses armes économiques, mais aucun ne vise vraiment son adversaire. L’objectif n’est pas de s’entraîner dans une guerre, mais de forcer l’autre à négocier.
Ni les États-Unis ni la Chine n’ont intérêt à un conflit commercial prolongé.
Les États-Unis veulent éviter une flambée de l’inflation, qui nuirait à la consommation intérieure et pousserait la Réserve fédérale à augmenter les taux d’intérêt. La Chine doit préserver sa croissance économique, déjà mise à mal par la crise immobilière et la baisse de la demande mondiale. Dans ce contexte, la stratégie la plus probable est une série de concessions mutuelles qui permettront d’apaiser les tensions. D’ici quelques mois, il est fort probable que Trump et Xi Jinping afficheront une entente de circonstance, présentée comme une « victoire » par les deux camps.
En attendant, les marchés vont continuer à réagir aux annonces, avec une volatilité accrue. Les investisseurs doivent donc s’attendre à des fluctuations, mais sans paniquer : la guerre commerciale n’aura pas lieu, seulement une négociation musclée à l’américaine.
Cet article reprend les événements récents autour des tensions commerciales entre les États-Unis et leurs partenaires, tout en proposant une analyse stratégique et macroéconomique. Si vous souhaitez être informé en temps réel sur l’actualité économique et financière, abonnez-vous à notre newsletter CentaureNews sur www.centaure-investissements.com.