La période est historique ! Non seulement parce que nous sommes à quelques jours des JO de Paris, mais aussi parce que nos politiques nous surprennent chaque jour davantage. En effet, la politique française n’a jamais été aussi imprévisible. Cette semaine, les événements dignes de la série « Baron noir » ou d’une télé-réalité d’un nouveau genre devraient s’enchaîner avec la démission du gouvernement ce mardi, la session du nouveau Parlement, et l’élection du président de l’Assemblée. Allant de surprise en surprise, la scène politique offre tellement de rebondissements que plus personne n’ose faire le moindre pronostic.

Par ailleurs, les marchés financiers, soulagés par le fait que les extrêmes ne puissent appliquer des programmes économiques « lunaires », anticipent l’arrivée d’un gouvernement « technique », focalisé sur les affaires courantes.

 

l'Économie et les Marchés

La politique française en pleine effervescence

 

 

Après 60 millions de sélectionneurs, 60 millions de spécialistes de la Constitution

 

Pour comprendre les récents évènements, il faut d’abord se plonger dans les arcanes de la Constitution française. La dissolution récente de l’Assemblée Nationale a entraîné des élections législatives anticipées, qui ont pour conséquence que le gouvernement présente à nouveau sa démission ce mardi. Ainsi, le Président Macron l’a acceptée. En conséquence, cela permet aux 18 ministres élus députés de pouvoir siéger dans cette nouvelle Assemblée. Nous avons là le premier étage de la fusée de cette séquence politique complexe.

 

Le deuxième étage de la fusée est l’élection du Président de l’Assemblée

 

Jeudi prochain, la nouvelle Assemblée tiendra sa première session avec à l’ordre du jour : l’élection de son président. Cet événement est crucial, notamment pour la gauche, qui doit prouver qu’elle peut présenter un candidat unique. C’est quitte ou double car, en parallèle, les autres partis doivent démontrer qu’ils peuvent empêcher cette nomination afin d’éviter un Premier Ministre du NFP (Nouveau Front Populaire) dont personne ne veut.

Dans le même temps, la gauche, fracturée et en pleine tourmente, doit se rassembler et afficher un front uni. Mais la tâche est ardue, les divergences internes étant nombreuses. Les tractations en coulisses vont bon train, chaque faction cherchant à imposer son candidat.

 

Le troisième étage de la fusée nous amène vers un gouvernement d’affaires courantes

 

Malgré la démission, le gouvernement démissionnaire devient un gouvernement dédié à gérer les affaires courantes pendant les Jeux Olympiques et potentiellement pour le reste de l’été. Pendant ce temps, la nomination d’un nouveau Premier Ministre est en suspens, sans contrainte de temps. En effet, Emmanuel Macron, maître des horloges comme le nomment les médias, peut prolonger ce suspense autant qu’il le souhaite, ce qui ne manquera pas de susciter les critiques, particulièrement de la part de la gauche, qui évoquera sans nul doute un déni de démocratie.

 

Jusque-là, on arrive à suivre, mais quid de la suite ?

 

Ensuite, lça se complique ! Nous pourrions imaginer le scénario suivant : le NFP, fracturé, ne s’entend pas sur le nom d’un Premier Ministre et n’est pas en mesure de proposer qui que ce soit de façon unanime. Or, pendant ce temps, Emmanuel Macron et les marchés envisagent l’option d’un gouvernement « technique » (C’était notre scénario dès le lendemain du second tour des législatives anticipées). Ce gouvernement dit « technique » se contenterait de gérer les affaires courantes en suivant une feuille de route « minimaliste » avant une probable nouvelle dissolution dans un an et, pourquoi pas, une présidentielle anticipée en juin 2025.

 

Confusion et incertitude

 

En conclusion, la situation est marquée par une confusion totale et une incertitude politique sans précédent. Cela survient à un moment où la France fait face à un ralentissement économique et doit rassurer l’Europe et les agences de notation sur sa capacité à économiser 25 milliards d’euros pour respecter ses engagements budgétaires. D’autant plus que les emprunts d’État sont aujourd’hui destinés à rembourser le poids de la dette et non à l’investissement.

Alors, qui sera notre prochain Premier Ministre ? Bien malin qui peut répondre aujourd’hui à cette question. La situation est complexe et les scénarios potentiels sont multiples. La seule certitude, c’est que la politique française est en pleine effervescence.

 

 

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