La chute des valeurs technologiques est-elle terminée ?
L’édito de Christopher DEMBIK
C’est probablement la stratégie long/short (achat/vente) de la décennie. L’ETF sur les matières premières DBC (aussi appelé Invesco DB Commodity), qui réplique l’évolution des principales matières premières, affiche une progression de 89 % sur les seize derniers mois.
A l’inverse, le fonds FNB Ark Innovation de Cathie Wood s’effondre sur la même période. Il affiche une baisse de 72 %. Wood est une gérante star américaine qui est certainement l’une des meilleures expertes des valeurs technologiques. Ainsi, ces dernières années, ses fonds ont affiché d’impressionnantes performances. Cela s’explique par le jugement clairvoyant de Wood.
Elle fut l’une des premières à parier sur Tesla, par exemple. Mais cela s’explique aussi en partie par l’afflux de liquidité dans le système financier permis par les politiques monétaires ultra-accommodantes des banques centrales. Le robinet à liquidité est désormais fermé afin de lutter contre l’inflation élevée. Les valeurs technologiques en font les frais parfois plus que d’autres.
Faites une pause, c’est l’édito de Christopher Dembik !
Baisse à court terme …
L’édito de Christopher DEMBIK
Le titre Amazon, qui est cotée sur le Nasdaq, est en repli de 34% depuis le début de l’année. Et le groupe américain subit tous les aléas du moment. Par exemple, prenons l’inflation qui perturbe son business model. Cela l’a obligé à répercuter depuis mai dernier une surcharge inflation sur les frais d’expédition qu’il propose aux marchands dont il gère la logistique. Mais il y a également la hausse des taux directeurs.
En effet, plus les taux sont élevés, plus la valeur théorique des entreprises technologiques, calculée à partir du taux d’actualisation, est faible. Par ailleurs, la valorisation du titre est jugée trop élevée depuis longtemps. Son multiple a atteint 163 en 2020 en plein boom des marchés boursiers alors qu’une banque française refuse déjà de financer des projets entrepreneuriaux ayant un multiple supérieur à 10. Enfin, Amazon a également subit le risque inhérent à la régulation (qui n’est en rien nouveau, toutefois).
L’exemple AMAZON
Pourtant, c’est une valeur qui va finir par reprendre le chemin de la hausse tôt ou tard. Amazon dispose d’un coussin de sécurité en cash impressionnant (comme beaucoup de grandes entreprises technologiques américaines). L’entreprise sait parfaitement gérer et utiliser les données clients pour les rentabiliser. Enfin, les barrières à l’entrée sont élevées sur les différents segments de marché où elle intervient ce qui réduit le risque de voir émerger un concurrent réel.
A court terme, la baisse des valeurs technologiques n’est certainement pas terminée. Nous en parlions dans l’émission de Marc Fiorentino C’est Votre Argent du vendredi 17 juin : il y a encore trop de facteurs de risque sur les marchés financiers. La communication des banques centrales est un problème. Elle est parfois brouillonne. La difficulté à savoir où va aller l’inflation à court terme (sur un horizon de trois mois par exemple) est un autre problème. A moyen et à long terme, il fait toutefois peu de doutes que les valeurs technologiques ont, en général, un bel avenir devant elles. Cela ne s’applique pas aux valeurs du marché boursier chinois. La reprise en main par Pékin n’en est qu’à ses débuts. Il faut se tenir à l’écart de ce marché, même si les niveaux de valorisation sont particulièrement attractifs en ce moment.
Rebond à moyen terme
Il y a plusieurs raisons d’être optimiste à moyen terme (sur un horizon) pour les valeurs technologiques. Les pressions inflationnistes restent importantes. Mais il y a quelques signaux qui laissent supposer qu’elles commencent lentement à se dissiper aux Etats-Unis. Les prix du transport international chutent enfin. Les principaux détaillants ont accumulé des niveaux de stock records (avec parfois des hausses pouvant aller jusqu’à 40 % en plus par rapport à il y a un an), ce qui les oblige à baisser les prix pour les écouler.
Enfin, les hausses de salaire commencent enfin à retrouver des niveaux plus normaux. Dans le commerce de détail, qui a le plus souffert de la pandémie et de la pénurie de main d’œuvre, la croissance moyenne du salaire horaire est passée d’un pic de 20 % en 2020 à environ 3-4 % aujourd’hui – ce qui est en ligne avec la hausse constatée sur l’ensemble de l’économie. Les prix de l’énergie sont le principal point noir. Mais si nous parvenons déjà à avoir une inflation qui se stabilise, ce sera un premier succès qui va inciter les investisseurs à regarder de plus près les niveaux de valorisation intéressants des techs américaines.
Il est difficile d’être pessimiste à long terme
A plus long terme, il est difficile d’être pessimiste pour les valeurs technologiques même s’il faut reconnaître que la rentabilité de certaines de ces entreprises (qui sont sur des segments disruptifs tels que la recherche sur le génome) va parfois poser un problème dans un environnement économique où le capital est plus rare et son coût plus élevé.
Le conseil qu’on peut donner lorsqu’on investit sur ces technologies c’est de ne pas avoir un biais en fonction du secteur ou de l’industrie, mais plus en fonction des grandes thématiques d’investissement (via des fonds thématiques, par exemple). Il y a au moins cinq thèmes majeurs qui seront porteurs dans les années à venir, selon nous : le séquençage du génome (très peu de sociétés dans le domaine sont rentables mais elles ont souvent levé beaucoup de capitaux en 2020-21), la robotique adaptative (le robot identifie seul la tâche à accomplir et modifie sa programmation en conséquence), l’intelligence artificielle (en s’assurant qu’il ne s’agit pas de big data mais bien de machine learning), le stockage d’énergie (en particulier l’hydrogène où les fonds publics affluent) et la technologie blockchain (en France, Financière Arbevel va par exemple dévoiler prochainement son premier fonds blockchain).
Des technologies qui touchent tous les secteurs d’activité
Le point commun entre ces cinq technologies c’est qu’elles vont toucher tous les secteurs d’activité, toutes les industries et presque la quasi-totalité des entreprises. Cela signifie que le fonctionnement actuel des entreprises (entendu au sens large) sera perturbé, souvent désintermédié et que beaucoup de manières de faire qui existent en 2022 auront disparu dans cinq à dix ans.
Dans ce monde-là, les valeurs de croissance devraient surperformer. Pour l’investisseur, cela implique de détenir des grandes valeurs techs (comme Amazon mentionné précédemment) mais d’ouvrir aussi progressivement son portefeuille à des titres plus innovants (qui sont souvent sous-pondérés ou même totalement absents des principaux indices de référence).
Bref, cela revient à trouver de belles pépites. Dans le domaine de l’énergie, on peut par exemple citer le groupe Okwind qui est en train de faire son introduction à la Bourse de Paris avec une stratégie centrée sur l’autoconsommation d’énergie renouvelable. Il possède aussi des valeurs financières positives (marge d’Ebitda de 7,9 % en 2021). C’est une possibilité.
L’édito de Christopher DEMBIK
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Communication non contractuelle
L’édito de Christopher DEMBIK
Les performances passées ne préjugent pas des performances futures et ne sont pas constantes dans le temps. En conséquence, l’objectif de performance n’est pas garanti. L’assureur s’engage sur le nombre d’unités de compte et non sur leur valeur qu’il ne garantit pas. Elles s’entendent hors fiscalité et frais de gestion annuels des contrats de capitalisation concernés. En investissant sur des supports en unités de compte vous profitez du potentiel de performances des marchés financiers, mais vous prenez un risque de perte en capital. En effet, l’assureur s’engage sur le nombre d’unités de compte, mais ne garantit pas leur valeur. Celle-ci est soumise à des fluctuations, à la hausse comme à la baisse, en fonction de l’évolution des marchés financiers.
Notez qu’un entretien auprès d’un conseiller est indispensable afin de vérifier que les solutions présentées sont en cohérence avec votre situation. Sachez que la souscription à cette solution prendra en compte les objectifs et le profil d’investisseur de l’épargnant. L’investissement portant sur des supports en unités de compte présente un risque de perte en capital.
Investissements immobiliers
L’édito de Christopher DEMBIK
Les investissements immobiliers sont des supports de placement à long terme et doivent s’envisager dans une optique de diversification de votre trésorerie. Ils investissent principalement dans des actifs liés à l’immobilier et par conséquent exposés aux risques liés au marché immobilier. La valeur de ces investissements peut varier à la hausse comme à la baisse selon l’évolution des marchés immobiliers, tout comme les revenus qui y sont associés.
Risques :
- Immobiliers : évolution des prix du marché immobilier, contrat de promotion immobilière, pénurie de biens correspondants aux critères de sélection.
- Financiers : taux (inflation, taux d’intérêt), liquidité, perte en capital, risque lié à l’endettement et à l’effet de levier, risque lié à la forme sociale de la Société
- Opérationnels : défaillance d’un locataire, vacance locative, absence d’historique opérationnel, sur-longévité du locataire dans le cadre du viager, risques spécifiques liés à la location et à la concentration de locataires, risques inhérents à l’absence de comptes historiques de la société, risque lié au contrat de promotion immobilière