Politiques monétaires en 2025 : un monde désynchronisé

 

En 2025, les banques centrales du monde entier poursuivent des trajectoires différentes, reflétant les réalités économiques propres à chaque région. Après une période de resserrement monétaire global, motivée par la flambée de l’inflation post-COVID, l’heure est au désynchronisation des politiques monétaires. Certaines banques centrales, comme la Banque centrale européenne (BCE), s’orientent vers un assouplissement afin de soutenir la croissance, tandis que d’autres, à l’instar de la Réserve fédérale américaine (Fed), adoptent une approche plus prudente.

FED

Les politiques monétaires en 2025

 

Aux États-Unis, l’économie reste robuste

Aux États-Unis, l’économie reste robuste avec une croissance qui avoisine les 3 %. Portée par une demande intérieure soutenue et une augmentation de la richesse nette des ménages, l’inflation montre des signes de résurgence. La Fed, bien qu’ayant amorcé des baisses de taux en 2024, a mis en pause son assouplissement monétaire, surveillant de près les effets des nouvelles mesures protectionnistes de l’administration Trump. Ce climat d’incertitude commerciale, alimenté par des hausses de droits de douane, complique la prise de décision de la banque centrale, qui cherche à éviter un emballement inflationniste.

En Europe, la situation économique contraste fortement avec celle des États-Unis.

 

En Europe, la situation économique contraste fortement avec celle des États-Unis. La croissance y reste molle, principalement soutenue par les exportations, mais menacée par la guerre commerciale américaine et l’incertitude politique en France et en Allemagne. La BCE, estimant que son taux directeur reste restrictif, a décidé d’amplifier son cycle de baisse des taux pour relancer l’activité. Le risque inflationniste semble sous contrôle, renforçant la marge de manœuvre de la banque centrale.

Au Royaume-Uni, la Banque d’Angleterre fait face à une situation plus complexe. L’économie britannique est à la peine, proche de la stagnation, tandis que l’inflation reste élevée, portée par des hausses de salaires et des tensions sur les prix des services. Cette combinaison d’une croissance atone et d’une inflation persistante place la banque centrale dans une posture délicate. Elle a amorcé un assouplissement monétaire, mais de manière plus prudente que la BCE.

 

En Asie, la Chine et le Japon adoptent des politiques opposées.

 

En Asie, la Chine et le Japon adoptent des politiques opposées. La Chine lutte contre des pressions déflationnistes, une consommation en berne et un secteur immobilier en difficulté. Les autorités chinoises promettent des mesures de soutien, mais celles-ci tardent à se concrétiser. À l’inverse, le Japon, après des décennies de déflation, voit enfin l’inflation et les salaires progresser. La Banque du Japon entame ainsi une politique de resserrement monétaire, mettant fin à une ère de taux négatifs et marquant un tournant historique.

 

Le Canada, quant à lui, se distingue par un assouplissement monétaire

 

Le Canada, quant à lui, se distingue par un assouplissement monétaire plus prononcé que celui des États-Unis, ce qui a entraîné une dépréciation du dollar canadien face au billet vert. La Banque du Canada ajuste sa politique en fonction des conditions économiques nationales, mais la divergence avec la Fed risque d’accentuer les pressions sur sa monnaie.

Ces divergences de politique monétaire ont des conséquences majeures sur les marchés financiers. Elles influencent les taux d’intérêt, les devises et la dynamique des flux de capitaux. Pour les investisseurs, cette hétérogénéité implique une vigilance accrue. Le retour des baisses de taux en Europe pourrait soutenir les actifs risqués, tandis que la prudence de la Fed pourrait maintenir les rendements américains à des niveaux élevés, renforçant l’attrait du dollar.

 

La désynchronisation des politiques monétaires

 

En 2025, la désynchronisation des politiques monétaires marque une rupture avec la période précédente où les banques centrales agissaient de concert. Les investisseurs doivent composer avec un paysage plus fragmenté, où les décisions monétaires varient fortement d’une région à l’autre. Cette complexité crée des opportunités, mais aussi des risques, qui nécessitent une approche stratégique et adaptative des placements financiers.

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