Un budget enfin adopté
Le budget 2025 a été adopté. Enfin. Après des mois de débats, de tensions politiques et d’incertitudes, le gouvernement a finalement réussi à faire valider ses orientations budgétaires. Cette adoption tardive marque la fin d’une période d’instabilité qui pesait sur les marchés et inquiétait les investisseurs. La réaction ne s’est pas fait attendre, avec une détente sur les taux d’emprunt d’État à 10 ans qui retombent sous la barre des 3 %. Ce signal positif témoigne d’un retour relatif à la confiance, bien que les défis à venir restent nombreux.
Mais après cette validation tant attendue, une question demeure : que faut-il en retenir et quelles seront les conséquences pour l’économie française ?

Un budget imparfait, mais nécessaire
Budget 2025 : un vote attendu, une trajectoire incertaine
Ce budget ne fait pas l’unanimité. François Bayrou lui-même le qualifie d’ »imparfait ». Du côté de la France Insoumise, il est vu comme une menace pour l’économie française. À droite, on critique un compromis bancal qui ne satisfait personne et laisse planer des doutes sur l’efficacité réelle des mesures adoptées.
Malgré ces critiques, ce budget a au moins le mérite d’exister. Sans lui, la dissolution de l’Assemblée nationale aurait laissé le pays sans cadre budgétaire. Son adoption permet de réduire l’incertitude qui pesait sur les ménages, les entreprises et les investisseurs étrangers. Bien qu’imparfait, il évite une dégradation encore plus grave de la situation économique.
Toujours plus d’impôts, peu de réformes
Ce budget repose principalement sur une augmentation de la fiscalité plutôt que sur une réforme des dépenses publiques. Le gouvernement n’a pas engagé d’efforts significatifs pour réduire les coûts de fonctionnement de l’État ni pour améliorer l’efficacité de la gestion publique.
La France, déjà championne des prélèvements obligatoires en Europe, continue d’alourdir la pression fiscale sur les entreprises et les ménages. Cette stratégie pourrait nuire à l’investissement et ralentir la croissance à moyen terme. Sans une meilleure maîtrise des dépenses publiques, le déficit risque de continuer à se creuser, affaiblissant ainsi la position de la France face à ses partenaires européens.
Un impact direct pour les entreprises
Les entreprises subissent directement les conséquences de ce budget. Le crédit d’impôt recherche, un levier clé pour l’innovation, est réduit. La cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises, qui pèse sur leur compétitivité, reste élevée. Une surtaxe frappe désormais les grandes entreprises réalisant plus d’un milliard d’euros de chiffre d’affaires.
Les rachats d’actions sont soumis à une nouvelle taxe, ce qui freine certaines stratégies financières. De plus, la taxe sur les transactions financières augmente de 0,3 % à 0,4 %, un message négatif envoyé aux investisseurs. Cette décision complique encore la position de la place financière de Paris face aux autres grands centres européens.
Quelles conséquences pour les ménages ?
Les contribuables sont également concernés par ce budget. Le barème de l’impôt sur le revenu est indexé sur l’inflation pour 2024, ce qui limite l’impact de la hausse des prix sur le pouvoir d’achat. Toutefois, un impôt minimum de 20 % s’applique désormais aux revenus supérieurs à 250 000 euros pour une personne seule et 500 000 euros pour un couple.
Les frais de notaire augmentent, rendant les transactions immobilières plus onéreuses. En revanche, le Prêt à Taux Zéro est élargi, facilitant l’accession à la propriété pour certains ménages. Le malus automobile est relevé, tout comme la taxe sur les billets d’avion, afin d’encourager des comportements plus respectueux de l’environnement. Enfin, la fiscalité des locations meublées non professionnelles (LMNP) évolue avec la réintégration des amortissements dans la plus-value de cession.
2026 : un défi encore plus grand
L’adoption du budget 2025 stabilise temporairement les finances publiques, mais les défis restent considérables. L’objectif est de ramener le déficit sous la barre des 5 % du PIB en 2026. Pour cela, le gouvernement doit réaliser un effort budgétaire estimé à 24 milliards d’euros par an, par des économies ou de nouvelles hausses de prélèvements.
La charge de la dette augmente en raison de la remontée des taux d’intérêt. Les collectivités locales et la sphère sociale, relativement préservées en 2025, ne pourront pas échapper à des coupes budgétaires lors des prochains exercices.
Si la France ne respecte pas la trajectoire budgétaire définie avec Bruxelles, elle risque des sanctions financières pouvant atteindre 1,5 milliard d’euros tous les six mois. La pression sera donc forte pour éviter un dérapage des comptes publics.
Un budget de transition, mais des incertitudes persistantes
L’adoption du budget 2025 était nécessaire pour éviter une crise institutionnelle et financière. Toutefois, il ne résout pas les problèmes structurels de l’économie française. L’absence de réformes profondes et l’augmentation systématique des impôts soulèvent des interrogations sur la capacité du gouvernement à stabiliser durablement les finances publiques.
Les prochains mois seront décisifs pour observer l’application des mesures et évaluer leur impact. Une chose est sûre : le chemin vers un retour à l’équilibre budgétaire reste long et semé d’embûches.